
Lomé – À un peu plus d’un mois des élections municipales prévues pour le 10 juillet prochain, la scène politique togolaise s’enrichit d’un nouvel acteur. Il ne s’agit pas d’un parti classique, ni d’un regroupement d’indépendants ordinaires. Mais d’un mouvement citoyen à part entière, né de l’ambition d’un homme d’expérience : Koamy Gbloèkpo Gomado.
L’ancien cadre de l’ANC et actuel maire de la commune Golfe 1 a officiellement lancé, samedi, le mouvement TOVIA – Togolais, Viens Agir, dans un climat à la fois solennel et enthousiaste. Présenté comme un projet profondément citoyen, TOVIA se veut une réponse pragmatique à l’essoufflement du discours partisan classique et une invitation lancée à tous les Togolais pour devenir acteurs du changement dans leurs communautés.
« TOVIA n’est pas une opposition. Ce n’est pas une manœuvre. C’est un engagement », affirme Koamy Gomado, le regard tourné vers l’avenir. Pour lui, le développement du pays ne peut venir que de l’implication directe des citoyens, à travers des actions concrètes, ancrées dans le quotidien des quartiers, des villages et des communes.
Le nom même du mouvement, « Tovia », qui signifie « enfant d’un même père » en langue locale, porte cette symbolique forte : unité, solidarité, fraternité d’action. Trois valeurs qui fondent les piliers du mouvement : développement local, compétence, transparence.

Lancé dans un contexte de recomposition politique, TOVIA est aussi le fruit d’un parcours personnel singulier. Après avoir été exclu de l’ANC pour avoir rejoint le gouvernement, Koamy Gomado s’est rapproché d’autres personnalités en rupture avec leur parti d’origine, dont Robert Olympio, aujourd’hui vice-président du Sénat.
Loin de vouloir créer une coalition de frustrés, le maire de Golfe 1 insiste sur un projet fédérateur, débarrassé des rancunes partisanes. « Nous ne sommes pas contre quelqu’un. Nous sommes pour les Togolais. Pour cette jeunesse qui a besoin d’être écoutée, formée et responsabilisée », martèle-t-il.
Ce qui distingue TOVIA, c’est sa méthode. Proximité, reddition des comptes, efficacité. Koamy Gomado veut construire un modèle de gestion où chaque citoyen peut poser une question, proposer une solution, évaluer une action. « Un élu n’est pas un chef, c’est un serviteur. Il doit répondre aux attentes, pas imposer des discours », affirme-t-il.
Depuis 2019, à la tête de la commune Golfe 1, il dit avoir expérimenté cette gouvernance participative, basée sur des résultats tangibles : réhabilitation des écoles, renforcement de l’éclairage public, actions sociales en faveur des femmes et des jeunes.
Avec TOVIA, Koamy Gomado entend élargir cette dynamique à tout le territoire. Il brigue un nouveau mandat municipal, mais voit déjà plus loin. Pour lui, le futur du Togo passera par les collectivités locales, qui doivent devenir des laboratoires d’innovation sociale, économique et environnementale.
« Trop souvent, on pense que le changement viendra d’en haut. Mais c’est dans les quartiers que tout commence. Quand un citoyen plante un arbre, assainit un marché, aide un voisin, il construit le pays. »
À quelques semaines des municipales, le pari est lancé. Reste à voir si les électeurs adhéreront à cette nouvelle forme d’engagement. Mais une chose est sûre : TOVIA ne passera pas inaperçu. Et Koamy Gomado, en artisan de proximité, entend bien faire entendre une autre voix : celle des citoyens qui agissent, au lieu de subir.