
Rabat, 1er octobre 2025 – Le Maroc a connu mardi soir son quatrième jour consécutif de manifestations, marquées par des affrontements parfois violents entre jeunes protestataires et forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays.
À l’origine de cette mobilisation, le collectif GenZ 212, un mouvement citoyen porté par la jeunesse marocaine, appelle depuis le 27 septembre à des réformes profondes des secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi qu’à plus de transparence dans la gouvernance publique.
Des affrontements dans plusieurs villes
Selon les médias locaux et internationaux, des heurts ont éclaté dans des villes comme Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Oujda ou encore Inzegane. Des manifestants ont lancé des pierres et des projectiles, tandis que les forces de l’ordre ont dispersé les rassemblements avec des gaz lacrymogènes et des charges policières.
À Rabat, des dizaines de jeunes ont été interpellés, avant que 37 d’entre eux ne soient relâchés sous caution. D’autres restent sous enquête judiciaire, selon des sources judiciaires citées par Reuters.
Un mouvement inédit de la jeunesse
Le collectif GenZ 212 se présente comme un mouvement indépendant, largement organisé via les réseaux sociaux. Son mot d’ordre : revendiquer un système éducatif et sanitaire digne, ainsi qu’un meilleur accès aux opportunités pour la jeunesse. « Nous ne demandons pas l’impossible. Nous voulons des écoles qui fonctionnent, des hôpitaux accessibles et la fin du clientélisme », explique une étudiante à Marrakech. Un autre manifestant à Agadir ajoute : « Le pays a besoin d’une nouvelle orientation. Nous, la jeunesse, sommes prêts à porter ce changement. »
Face à l’ampleur de cette mobilisation jugée « sans précédent » par plusieurs observateurs, le gouvernement marocain se retrouve mis à l’épreuve. Des voix s’élèvent pour demander une ouverture au dialogue avec cette génération montante.
Pour l’instant, les autorités n’ont pas fait de déclaration officielle détaillée sur les arrestations, mais elles assurent suivre la situation « avec responsabilité et dans le respect de la loi ».
Un mouvement appelé à durer ?
Si la tension est palpable, le collectif GenZ 212 appelle à maintenir la pression dans la rue. Sur ses canaux numériques, il a annoncé de nouvelles actions pour les prochains jours, renforçant l’idée que la contestation pourrait s’inscrire dans la durée.
Les regards se tournent désormais vers les autorités marocaines, qui devront arbitrer entre maintien de l’ordre et écoute des revendications populaires, dans un contexte régional déjà sensible.