
Au-delà du choc provoqué par le rejet de sa candidature à la présidentielle d’octobre 2025, Laurent Gbagbo semble vouloir transformer l’épreuve en opportunité politique. L’ancien chef de l’État a reçu, mercredi 10 septembre à Abidjan, plusieurs leaders de l’opposition, parmi lesquels Pascal Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI). Cette rencontre marque une étape importante dans la quête d’une plateforme commune face au pouvoir.
Une opposition longtemps divisée
Depuis plusieurs années, les divergences entre les principaux partis d’opposition ont affaibli leur poids électoral. Rivalités de leadership, querelles d’appareil et absence de stratégie unifiée ont souvent laissé le champ libre au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du président Alassane Ouattara.
En réunissant autour de lui des figures politiques parfois éloignées, Laurent Gbagbo tente de poser les bases d’une nouvelle dynamique. Plus qu’un simple geste de solidarité, il s’agit d’une volonté de fédérer les forces dispersées.
Le rejet de candidature comme catalyseur
Ironie du calendrier, le rejet de sa candidature, loin de mettre Gbagbo en retrait, semble renforcer sa stature de rassembleur. Pour ses partisans, cette mise à l’écart « injuste » pourrait être un catalyseur de mobilisation populaire. Pour d’autres, c’est l’occasion de pousser à l’émergence de nouveaux visages de l’opposition, sous l’œil bienveillant du fondateur du PPA-CI.
Les scénarios possibles
À moins d’un retournement juridique, Laurent Gbagbo ne pourra pas se présenter. Reste donc la question : qui portera l’étendard de l’opposition ? Plusieurs noms circulent, mais le choix d’un candidat unique paraît encore incertain. La rencontre du 10 septembre pourrait néanmoins ouvrir la voie à des négociations pour désigner une figure consensuelle, capable de capitaliser sur la popularité de Gbagbo et de rassembler au-delà des clivages.
Un signal au pouvoir
En se montrant aux côtés d’autres opposants, l’ancien président adresse aussi un message au camp présidentiel : l’opposition n’entend pas subir le processus électoral en ordre dispersé. La recomposition qui s’amorce pourrait changer l’équation de la présidentielle, à condition que les ego s’effacent devant l’enjeu collectif.