
Paris et Alger restent englués dans une crise sans précédent, la société civile tente de briser le silence. Dans une lettre ouverte publiée le 16 août par Mediapart, une quarantaine de personnalités algériennes, françaises et franco-algériennes appellent Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune à renouer le dialogue. Leur message est clair : au-delà des calculs politiques, ce sont les citoyens qui paient le prix fort de la rupture.
Des conséquences concrètes pour les familles
Louisa Ferhat, présidente de l’Association des femmes berbères européennes et cosignataire de la lettre, décrit la situation comme « intenable ». Elle souligne les difficultés rencontrées par de nombreuses familles algériennes installées en France, notamment pour le renouvellement des cartes de séjour. À ses yeux, la crise diplomatique « bloque des vies » et accentue le malaise de ceux qui se sentent partagés entre deux pays désormais en froid.
Un conflit déclenché par le Sahara occidental
La dégradation des relations remonte à l’été 2024, lorsque la France a reconnu un plan d’autonomie “sous souveraineté marocaine” pour le Sahara occidental. Une décision jugée inacceptable par Alger, qui a répliqué par des expulsions de diplomates, un gel des coopérations bilatérales et la remise en cause d’accords signés.
Une spirale de mesures de rétorsion
En octobre, Emmanuel Macron a suspendu un accord datant de 2013 facilitant l’octroi de visas pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service algériens. Alger a immédiatement dénoncé l’accord, aggravant encore l’impasse. Depuis, la relation est paralysée, affectant aussi bien les échanges politiques qu’économiques.
La société civile en première ligne
Les signataires de la lettre jugent urgent de rétablir un dialogue de haut niveau. Ils rappellent que cette confrontation diplomatique « fragilise un lien historique » entre les deux pays, construit au prix de décennies d’échanges humains, culturels et économiques. Pour eux, seule une reprise de discussions entre Macron et Tebboune pourra enrayer la spirale de tensions et soulager les milliers de familles directement concernées.