
Bénin, 18 août 2025 – Le Bénin est en deuil après un terrible accident survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur le fleuve Ouémé, à hauteur de Thio, dans la commune de Glazoué. Un autocar de la compagnie STM, assurant la liaison Lomé–Niamey, a basculé dans le fleuve après avoir percuté la rambarde du pont. À son bord se trouvaient 54 passagers. Selon le premier bilan officiel, l’accident a causé la mort d’une personne, neuf rescapés ont pu être secourus, tandis que 44 passagers sont toujours portés disparus.
Reportage : KOUGBEADJO Y. Hénoc

Selon des témoins, l’autocar roulait à vive allure lorsqu’il a percuté la barrière métallique avant de plonger dans le fleuve. « Tout s’est passé en quelques secondes. Nous avons entendu un grand fracas et vu le bus disparaître sous l’eau », raconte un riverain.
La violence de l’impact et la profondeur du fleuve ont rendu l’évacuation quasi impossible pour la majorité des passagers. Seules neuf personnes, dont le chauffeur blessé, ont réussi à sortir de l’épave avant qu’elle ne s’enfonce.
Dès l’aube, les équipes de la protection civile, appuyées par des plongeurs et des volontaires, se sont mobilisées. Le bus a été localisé mais les opérations de repêchage sont compliquées par la force du courant et la profondeur estimée à plus de 15 mètres à cet endroit du fleuve.
Des grues et des moyens de levage lourds ont été acheminés sur place. Toutefois, dimanche soir, l’autocar n’avait toujours pas pu être sorti de l’eau, ce qui retarde les chances de retrouver d’éventuels survivants.

L’accident a suscité une vive émotion à travers le pays. Dans un communiqué, le gouvernement béninois a exprimé sa « compassion et solidarité » aux familles des victimes et assuré avoir mobilisé « tous les moyens nécessaires pour poursuivre les recherches ».
À Savè, ville voisine où plusieurs passagers étaient originaires, les familles vivent des heures d’angoisse dans l’attente de nouvelles. Des veillées de prière ont été organisées dans certaines paroisses.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes du drame. Les premières pistes évoquent une défaillance mécanique ou une erreur humaine, mais rien n’est encore confirmé.
De son côté, la compagnie STM a présenté ses condoléances et dit « collaborer pleinement » avec les autorités pour éclaircir les circonstances.
Ce n’est pas la première fois que le fleuve Ouémé, le plus long du Bénin, est le théâtre d’un drame. Régulièrement, des accidents fluviaux ou routiers liés à ce cours d’eau endeuillent les populations riveraines. Les autorités envisagent désormais de renforcer la sécurité des ponts et d’accélérer la mise en place de dispositifs de prévention.
Sur les berges de l’Ouémé, des dizaines de proches se tiennent depuis des heures, priant et scrutant l’horizon. « Nous voulons au moins retrouver les corps de nos enfants pour pouvoir faire leur deuil », confie une mère en larmes. Pendant ce temps, les équipes de secours poursuivent leurs efforts, déterminées à retrouver les disparus malgré des conditions particulièrement hostiles.