
À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025, les tensions montent et les regards se tournent vers les acteurs politiques. Mais cette fois, c’est la voix de l’Église catholique qui s’élève pour tirer la sonnette d’alarme. Dans une déclaration rendue publique le 29 juillet 2025, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire appelle à une élection apaisée, inclusive et crédible, afin d’éviter une nouvelle crise électorale aux conséquences dramatiques.
« Nous ne voulons plus d’élections qui blessent la nation », préviennent les évêques, en référence aux épisodes violents qui ont marqué les scrutins passés. Pour eux, la Côte d’Ivoire ne peut plus se permettre de retomber dans le chaos : l’heure est à la responsabilité collective, au dialogue et à la transparence. Le message est clair : la paix doit être placée au-dessus des ambitions personnelles et des calculs partisans.
L’un des points majeurs de leur intervention concerne l’inclusivité du scrutin. Pour les prélats, aucun candidat ne doit être exclu de manière arbitraire. « Tous ceux qui souhaitent se présenter doivent pouvoir le faire », soulignent-ils, dénonçant toute tentative d’exclusion qui pourrait nourrir la frustration, l’instabilité ou la violence.
Dans cette perspective, ils appellent à respecter les principes démocratiques et à garantir l’égalité des chances entre tous les candidats. Une position ferme en faveur d’un jeu électoral ouvert, garant d’un climat de confiance entre les différents acteurs.
Autre point crucial : la révision du fichier électoral. Les évêques insistent sur l’importance de disposer d’un registre fiable, transparent et consensuel, validé par toutes les parties prenantes. Ils exhortent les autorités à ouvrir sans délai un dialogue national sincère, afin de lever les suspicions autour de la liste électorale et de renforcer la confiance citoyenne dans le processus.
Au-delà de la technique électorale, les évêques élèvent le débat au niveau moral et citoyen. Pour eux, une élection ne doit pas diviser, mais rassembler. « Une élection réussie est celle qui consolide la nation, pas celle qui la fracture », rappellent-ils avec gravité.
Ils interpellent les leaders politiques, les institutions, les médias et l’ensemble des citoyens : chacun a un rôle à jouer pour faire de ce scrutin un moment de cohésion et de maturité démocratique.
Loin de se contenter d’alerter, la Conférence épiscopale propose une feuille de route pour une élection crédible et pacifique : dialogue inclusif, fichier électoral assaini, équité entre les candidats, et priorité à la paix.
En cette période charnière, l’Église se pose en vigie républicaine, déterminée à accompagner le pays vers un scrutin sans violences, dans l’intérêt supérieur de la nation. Une voix spirituelle qui rappelle, avec force, que la démocratie ne se construit pas dans la division, mais dans la justice, la transparence et l’unité.