
Le suspense est terminé. Ce mardi soir, les Ivoiriens ont retenu leur souffle devant leurs écrans. En direct sur la RTI, le président Alassane Ouattara est apparu, serein, déterminé. Après plusieurs semaines de silence et de spéculations, il a levé le voile sur sa décision tant attendue : « Je suis candidat à l’élection présidentielle de 2025. »
Cette déclaration marque un tournant majeur dans la vie politique ivoirienne. À 83 ans, l’actuel chef de l’État entend briguer un quatrième mandat, convaincu que le moment l’exige. « Je suis candidat parce que notre pays fait face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires qu’il faut affronter avec expérience et rigueur », a-t-il justifié, d’un ton calme mais ferme.
Loin d’une annonce précipitée, cette décision s’inscrit dans la continuité d’un appel fort venu de son parti, le RHDP, qui l’avait désigné officiellement comme candidat lors de son deuxième congrès national, tenu le 22 juin à Abidjan. Ce jour-là, militants et cadres avaient, dans une ferveur militante, exprimé une adhésion totale à son leadership.
L’annonce du président vient donc entériner un choix collectif, nourri d’une vision stratégique face à un contexte qu’il qualifie lui-même d’« incertain » au niveau régional comme international.
Plutôt que de se présenter comme un homme en quête de pouvoir, Ouattara se positionne comme un dirigeant de devoir, répondant à une urgence nationale. Ce quatrième mandat, dit-il, n’est ni un luxe, ni une revanche, mais une nécessité face aux incertitudes qui pèsent sur l’avenir du pays.
Son message, calibré et direct, a immédiatement trouvé écho dans les rangs du RHDP. Plusieurs cadres du parti ont salué une « décision de responsabilité », soulignant l’importance de la stabilité dans un environnement sous pression, marqué par des menaces sécuritaires régionales et des tensions économiques mondiales.
La confirmation de la candidature d’Alassane Ouattara rebat les cartes de la présidentielle d’octobre, obligeant les partis concurrents à ajuster leurs stratégies. Si certains appelaient déjà à une alternance générationnelle, la posture du président sortant pourrait renforcer sa base électorale dans les mois à venir.
Le dépôt officiel des candidatures est attendu dans les prochaines semaines, ouvrant une nouvelle séquence politique. D’ici là, le pays entre dans une période d’intense mobilisation, entre soutien populaire, débat démocratique et enjeux de gouvernance.
Une chose est certaine : le compte à rebours est lancé. Et avec cette annonce, le président Ouattara vient de redonner un souffle inattendu à une élection qui s’annonce décisive pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.