
Reportage : Ruth ETEKPOR
Une trêve signée sous médiation américaine tente de ramener le calme dans le nord du pays, après une nuit d’affrontements sanglants.
Le 7 octobre 2025, un cessez-le-feu global a été annoncé en Syrie entre les forces gouvernementales et les forces kurdes, à la suite de violents affrontements survenus la veille dans la ville d’Alep. Le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, a confirmé avoir rencontré à Damas le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, afin de convenir d’un arrêt immédiat des hostilités sur l’ensemble des axes militaires du nord et du nord-est du pays.
Les combats, particulièrement intenses, avaient éclaté dans les quartiers kurdes d’Achrafieh et de Cheikh Maqsoud, faisant au moins deux morts — un membre des forces de sécurité intérieure kurdes et un civil. Les FDS accusent les troupes gouvernementales d’avoir imposé un siège à ces quartiers, déclenchant une riposte armée.
Ce cessez-le-feu intervient dans un climat de tension persistante entre Damas et les forces kurdes, malgré un accord signé en mars dernier prévoyant l’intégration progressive des institutions civiles et militaires kurdes dans les structures nationales. Sa mise en œuvre a été ralentie par des divergences politiques et plusieurs incidents sécuritaires.
La rencontre entre Mazloum Abdi et le président intérimaire Ahmed al-Charaa, tenue sous médiation américaine, a marqué une tentative de relance du dialogue. Des représentants du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (CENTCOM) et l’émissaire Tom Barrack étaient présents pour faciliter les discussions.
Sur le terrain, les quartiers touchés ont connu un exode massif de civils fuyant les violences. Des témoins affirment que plusieurs habitants ont pris les armes aux côtés des FDS pour défendre leurs foyers, illustrant la gravité des affrontements.
Malgré cette trêve, la situation demeure précaire. Les précédents accords de cessez-le-feu ont souvent volé en éclats, et la méfiance entre les deux camps reste profonde. Les États-Unis, principaux médiateurs, continuent de plaider pour une solution politique durable capable de stabiliser le nord du pays et d’éviter une nouvelle spirale de violences.