
La Côte d’Ivoire se prépare à vivre un scrutin présidentiel inédit. À l’issue de la période officielle de dépôt des dossiers, soixante candidatures ont été enregistrées par la Commission Électorale Indépendante (CEI) en vue de l’élection du 25 octobre 2025. Un chiffre record dans l’histoire politique du pays, qui traduit à la fois l’intérêt des acteurs politiques et l’effervescence démocratique qui anime la scène nationale.
Les candidatures fortes
Parmi ces soixante postulants, plusieurs figures de poids attirent l’attention de l’opinion publique :
Laurent Gbagbo, ancien président et leader du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui signe ainsi son grand retour sur la scène électorale.
Tidjane Thiam, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), banquier international reconnu, présenté comme l’un des principaux challengers.
Alassane Ouattara, président sortant et candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), qui vise un nouveau mandat.
Kouadio Konan Bertin (KKB), ancien ministre de la réconciliation nationale, qui tente une nouvelle fois sa chance en candidat indépendant.
D’autres personnalités issues de la société civile, de formations politiques émergentes et même d’alliances inédites viennent enrichir la compétition.
Les blocs politiques majeurs
Malgré la multitude de candidatures, trois grandes forces se dégagent et pourraient structurer le scrutin :
- Le RHDP : parti au pouvoir, fort de son implantation sur l’ensemble du territoire, qui mise sur le bilan économique et les grandes infrastructures réalisées ces dernières années.
- Le PPA-CI de Laurent Gbagbo : qui capitalise sur le retour de son leader charismatique et entend séduire l’électorat populaire et une partie de la jeunesse.
- Le PDCI de Tidjane Thiam : héritier du parti historique, il s’impose comme une alternative crédible avec un programme axé sur la gouvernance, la transparence et la modernisation.
Autour de ces poids lourds gravitent des alliances en gestation et des candidatures indépendantes susceptibles de jouer les arbitres dans une éventuelle recomposition politique.
Après la clôture des dépôts à la CEI, la balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel, seul organe habilité à valider définitivement la liste des candidats. Les juges examineront :
l’éligibilité juridique et constitutionnelle des prétendants,
la conformité des dossiers administratifs,
le respect des conditions financières, notamment le cautionnement exigé.
La liste définitive des candidats devrait être publiée dans les semaines à venir. Ce sera le véritable coup d’envoi d’une campagne qui s’annonce animée, avec des débats de fond attendus sur la sécurité, l’économie, l’emploi des jeunes, et surtout la réconciliation nationale.
Avec soixante candidatures, la présidentielle ivoirienne de 2025 s’annonce comme un scrutin de tous les records. Mais seuls quelques « ténors » auront les moyens de mener une campagne nationale structurée. La mobilisation des électeurs, la régulation du jeu politique par les institutions, ainsi que l’implication des observateurs internationaux seront déterminantes pour garantir une élection crédible et apaisée.