
Bamako, 12 août 2025 – L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a été placé en garde à vue ce mardi, marquant une étape importante dans une enquête sensible portant sur des allégations de détournement de fonds publics. Cette mesure intervient dans un contexte politique et judiciaire déjà tendu, alors que le Mali fait face à de multiples défis sécuritaires et institutionnels.
L’audition initiale de M. Maïga par la brigade du Pôle national économique et financier (PNEF) avait eu lieu le 1er août dernier, dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un rapport accablant du Bureau du Vérificateur général (BVG). Ce rapport a mis en lumière plusieurs irrégularités financières, notamment des dépenses jugées excessives liées à la gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature durant la période où M. Maïga occupait ses fonctions.
Ce mardi, M. Maïga a été convoqué une nouvelle fois pour des confrontations avec certains anciens collaborateurs proches, notamment son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature. Toutefois, ces confrontations prévues n’ont pas eu lieu, la garde à vue ayant été officiellement notifiée en fin de journée.
Cette vague de gardes à vue s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre la corruption et les malversations financières au Mali, un pays confronté depuis plusieurs années à des défis majeurs sur les plans sécuritaire, économique et politique. L’implication d’anciens responsables gouvernementaux dans des affaires de gestion douteuse suscite un vif intérêt tant au niveau national qu’international.
Cependant, il est important de rappeler que, jusqu’à présent, Choguel Kokalla Maïga bénéficie de la présomption d’innocence. L’enquête, toujours en cours sous la supervision des juridictions compétentes, devra établir les faits avec rigueur et impartialité.
Alors que cette affaire fait l’objet d’une attention médiatique importante, elle intervient également dans un contexte où la stabilité politique du Mali reste fragile, avec des tensions internes persistantes et une attente forte de la part de la population pour davantage de transparence et d’efficacité dans la gestion des affaires publiques.
Les prochains jours seront donc cruciaux pour la suite de cette procédure, qui pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage politique malien.