
À trois semaines du scrutin présidentiel, une vidéo de Brenda Biya, 27 ans, fille unique du président Paul Biya, a déclenché une onde de choc politique au Cameroun. Sur TikTok, elle exhorte les électeurs à « ne pas voter » pour son père, au pouvoir depuis 42 ans.
Dans ce message enregistré depuis une chambre d’hôtel, la jeune femme accuse le chef de l’État d’avoir « fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille ». Se présentant comme victime de maltraitances et d’abandon, elle conclut sans détour : « J’espère qu’on aura un autre président. »
L’opposition salue un « acte de courage » et un symbole de rupture avec un régime jugé autoritaire. À l’inverse, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dénonce une « exploitation politicienne de la détresse d’une jeune femme ». Son porte-parole Patrick Rifoe estime toutefois que cette sortie illustre, paradoxalement, « le caractère démocratique de la famille présidentielle ».
Ce n’est pas la première fois que Brenda Biya bouscule l’opinion. En 2024, son coming out avait déjà provoqué un tollé dans un pays où l’homosexualité reste criminalisée. Mais jamais auparavant un membre du premier cercle présidentiel n’avait publiquement appelé à écarter Paul Biya des urnes. Une prise de position inédite qui ajoute une nouvelle tension à une campagne déjà sous haute surveillance.